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Classe Tous Risques, le plus grand film de gangsters français de tous les temps

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Classe Tous Risques, le plus grand film de gangsters français de tous les temps

La plupart des cinéphiles ont vu les films de gangsters américains et britanniques classiques Brighton Rock, Little Caesar, Get Carter et The Big Heat. Pourtant, pour certains, le pays d’origine du film de gangsters classique est la France. C’est en cherchant l’incarnation du film de gangsters français classique que j’ai découvert Classe Tous Risques. Considéré par certains comme le film de gangsters français de tous les temps.

Le film éponyme du livre écrit par Joseph Damiani, connu sous le nom de José Giovanni, qui a purgé onze ans d’une peine de 20 ans de travaux forcés après avoir vu sa condamnation à mort réduite, a été gracié en 1956.

Un homme âgé au crâne dégarni est assis à une table, vêtu d'une veste blanche sur une chemise à carreaux. Ses mains sont posées sur la table et il fait face à la caméra avec une expression neutre sur un fond uni de couleur claire.
François Alquier, José Giovanni, CC BY-SA 3.0

Condamné pour le meurtre et le vol de trois Juifs, crime qu’il a commis en tant que collaborateur pendant la guerre avec son frère. Il a été décrit dans un rapport de police de l’époque comme “avant d’être un assassin, il était un traître à la cause de son pays et a commis des actes du plus pur gangstérisme”.

Encouragé par son avocat Stephen Hecquet, lui-même auteur, José écrit son premier roman autobiographique en 1957, Le Trou, qui raconte une tentative d’évasion ratée de la prison de la Santé à Paris. Il a été filmé par Jacques Becker en 1960.

Pendant son incarcération, Giovanni a eu une brève conversation – “peut-être trente phrases” – avec Abel Damos, un gangster vicieux associé à la Carlingue (Gestapo Française) dirigée par la bande collaborationniste de Bonny-Lafont pendant l’occupation. Damos attendait la guillotine, une condamnation à mort prononcée par contumace au cours des années passées en Italie en tant que fugitif avec sa femme et ses fils en bas âge. L’idée d’un homme mauvais, condamné, essayant de faire le bien pour ses enfants, a inspiré le deuxième roman de Giovanni, Classe Tous Risques.

Photo d'identité en noir et blanc d'un homme aux cheveux courts et bruns portant une veste à carreaux. L'image de gauche montre son profil latéral, l'image de droite le montre de face, tenant une carte avec

Classe Tous Risques a attiré l’attention de Claude Sautet, un assistant réalisateur qui venait de terminer le dernier film de gangsters de Lino Ventura, Le fauve est lâché, après le départ du réalisateur original. Ventura décroche le rôle principal (transformé d’Abel Damos en Abel Davos). Giovanni a été engagé pour l’authenticité des dialogues et Sautet pour la mise en scène, ce qui donne un opus riche en poésie et en assurance.

Une photo en noir et blanc montre quatre personnes près d'une décapotable de collection garée dans une rue pavée près d'une station-service. Deux hommes se tiennent près de la voiture, l'un s'approche, et une femme se tient près d'un homme portant une casquette. Des plantes grimpantes poussent sur le mur derrière eux. Des panneaux sont visibles sur le mur.

Classe Tous Risques apporte de la colonne vertébrale et de l’intelligence au genre du gangster français. De la scène d’ouverture, le braquage en plein jour à Milan, au final sanglant à Paris, Sautet est d’une perfection implacable, résistant au sentiment et, grâce à la contribution originale de Giovanni, établissant la norme pour les dialogues des films de gangsters français. L’authenticité est renforcée par la présence de Stan Krol, l’un des compagnons de cellule de Giovanni, qui joue le rôle de Raymond Naldi, le complice de Davos lors du premier braquage. Bien sûr, il faut mentionner l’apparition de Jean-Paul Belmondo dans le rôle du sympathique Eric Stark qui se lie d’amitié avec le principal antagoniste.

Une photo en noir et blanc montre un groupe d'hommes dans une rue de la ville. Deux hommes sont allongés sur le sol tandis que d'autres, dont certains sont vêtus de manteaux, se rassemblent avec inquiétude. Un homme à l'arrière-plan tient un journal. On aperçoit des bâtiments urbains et des enseignes de magasins. L'ambiance est tendue et chaotique.

Lino Ventura en était la vedette. Italien d’origine, élevé à Paris, champion de lutte, homme imposant au visage on ne peut plus français, la quintessence du gangster ou du flic français. Le héros tragique, dont l’histoire est gravée dans chaque ligne et chaque ombre. La grâce naturelle de Ventura, issue de sa carrière de lutteur, accentue la violence de son personnage.

Un homme portant un trench-coat est assis à l'intérieur, tenant un pistolet et le pointant légèrement vers le haut. Derrière lui se trouvent des armoires de bureau et un bureau avec des papiers et des objets. L'image est en noir et blanc, évoquant l'atmosphère classique d'un film policier.

Classe Tous Risques est apparu un mois après À bout de souffle en 1960 et a été submergé par ce dernier. Comparé à À bout de souffle, obtenir une copie est comme chercher de la merde de licorne. Il n’en reste pas moins que le jeu en vaut la chandelle si vous parvenez à mettre la main sur un exemplaire.

Deux hommes se tiennent à l'intérieur, près d'une fenêtre à rideaux. L'un d'eux, vêtu d'un pull léger et d'un pantalon sombre, tient un morceau de papier. L'autre, vêtu d'une veste de costume et d'un pantalon, s'appuie nonchalamment contre un mur. Tous deux semblent engagés dans une conversation sérieuse. L'image est en noir et blanc.